Voici quelques images nocturnes réalisées le Samedi 12 février, autour du buron de Rigambal Bas, situé sur la commune de Saint Chély d’Aubrac, tout près du village d’Aubrac.
Arrivé sur place vers 4h15, mon but était de débuter les images peu avant le coucher de la lune prévu à 5h26. Elle est alors en phase croissante à 86%, avec une pleine lune qui aura lieu dans 4 jours. Les images sont prévues pour se terminer avec le lever du soleil, un peu avant 8h00, et ne pas durer plus. C’est aussi parce que j’ai dormi deux heures dans la nuit et je ne tiendrai pas debout beaucoup plus longtemps, il faut encore le temps de rentrer, en n’oubliant pas de passer par la boulangerie Auriat de Laguiole.
Idéalement, je devais commencer les images face au coucher de la lune, puis en faisant le tour du buron voir monter progressivement la Voie Lactée au-dessus, avec ensuite le lever de Venus, pour finir par le lever du soleil.
Les images suivantes sont assez similaires pour la plupart d’entre-elles, mais elles illustrent assez bien l’évolution des lumières nocturnes, depuis une nuit très éclairée par la lune, puis la phase de nuit noire avec la Voie Lactée bien visible, et ensuite le crépuscule.
Bizarrement, il est habituel d’entendre que la saison de la Voie Lactée pour les photographies commence en Mai pour se finir en Septembre, mais elle en réalité visible toute l’année, et il est possible d’en faire des photos à tout moment.
En simplifiant, la différence provient du faire que l’été nous voyons principalement le bras du Sagittaire orienté vers le centre de notre la galaxie, la partie la plus spectaculaire. Et l’hiver c’est plutôt le bras de Persée et d’Orion qui est visible, qui est lui orienté vers l’extérieur de notre galaxie. Il est moins spectaculaire que le bras visible en été, mais est tout aussi intéressant pour les photos, avec beaucoup de belles zones à photographier: la constellation d’Orion, Persée, la nébuleuse Californie entre-autres.
A la fin de l’hiver en début de nuit nous voyons donc le bras de Persée, et en toute fin de nuit juste avant le lever du soleil le bras du Sagittaire, le sujet des photos de cet article. A l’automne c’est l’inverse: le bras du Sagittaire en début de nuit, et au matin le Bras de Persée avec Orion
4h30. La lune ne va pas tarder à se coucher. Il fait presque jour grâce à sa luminosité, les étoiles sont très peu visibles. Sur la droite de l’image les lueurs de Rodez sont bien atténuées par l’éclat de la lune.
L’ombre du buron est presque aussi marqué qu’en plein jour. Régulus de la constellation du Lion est bien visible dans l’angle supérieur gauche de l’image, les jumeaux Castor et Pollux se devinent derrière le nuage, puis sur la droite de l’image Capella brille juste sous le nuage.
Buron de Rigambal Bas, coucher de lune, 4h30
4h43. Les étoiles restent encore très peu visibles. Les plus remarquables sont Regulus tout à gauche de l’image, l’étoile polaire au milieu sous le bord supérieur, puis Vega de la Lyre à l’Est-Nord-Est, en haut à droite de l’image. La Lune se couche elle au Nord-Ouest. Sa lumière contribue à effacer la pollution lumineuse, bien présente sur l’Aubrac malgré le peu d’habitations.
La photo est un assemblage panoramique de 10 images verticales.
5h01. la lune est maintenant basse sur l’horizon et le ciel commence à se parer d’un beau bleu profond. Les étoiles deviennent un peu plus visibles, et la Voie Lactée se devine légèrement sous Vega avec sa belle couleur bleutée, qui passe au-dessus du buron avec mon déplacement.
5h16. La lune n’est pas encore couchée, sa lumière qui bleuit le ciel est masquée par quelques nuages bas présents à l’ouest. Ainsi la Voie Lactée est désormais bien visible. Début février elle est encore basse sur l’horizon, sous 20° d’élévation, mais son « arche », due à la prise de vue panoramique, est bien reconnaissable.
Je continue tranquillement à faire de tour du buron.
5h28. La lune vient de se coucher. Le ciel s’assombrit et c’est la nuit noire qui commence. La pollution lumineuse est plus présente, bien que j’utilise désormais depuis cette image un filtre visant à la réduire. Elle reste tout de même assez mesurée sur l’Aubrac.
De légères vagues vertes d’airglow apparaissent sur la gauche et la droite de l’image. L’airglow, ou lumière du ciel nocturne, est une réaction de chimiluminescence de diverses molécules présentes dans l’atmosphère et provoquée par le soleil. En Aubrac l’airglow est imperceptible à l’oeil nu, tout du moins pour moi, mais est révélé par les photos.
5h46. C’est presque la même image que la précédente, je me suis juste un peu décalé de quelques pas. Le point brillant juste au-dessus du toit du buron est Venus qui vient de se lever. On peut apercevoir Capella tout près du bord gauche de l’image.
6h02. Je me place afin que la Voie Lactée encadre le buron. Venus est désormais très brillante et m’accompagnera jusqu’à l’heure bleue.
6h17. C‘est la fin de la nuit noire. La Voie Lactée est encore très facilement visible. L’airglow à disparu, effacé par les premières lueurs du jour qui commence à poindre derrière Rigambal.
6h26. La Voie lactée disparaît peu à peu et le ciel commence à devenir bleu.
6h32. la Voie lactée se devine encore grâce à la photo, mais est désormais invisible à l’oeil.
7h08. C’est maintenant l’heure bleue. Le sol et les quelques plaques de neige restante se parent également de bleu. Dans le ciel, il n’y a que Venus qui résiste encore au soleil sur la droite de l’image, mais plus pour longtemps.
7h30. 20 minutes avant le lever du soleil.
7h40. Image variante de la précédente, en cadrage plus panoramique.
8h01. Le soleil émerge enfin derrière la colline, et c’est la fin des images.
Le soleil étant désormais levé, il est temps de rentrer. Arrivé au buron à 4h30, j’ai mis 3h30 pour en faire le tour, pour une distance parcourue d’environ 300 mètres.
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